« Parfois, j'me dis que j'aurais dût mourir à la naissance. » Aleah baissais la tête vers ses pieds. Elle détestait ses rendez-vous chez le psy. Depuis trois ans, elle y allait chaque mercredi et elle ne disait que quelques phrases, ça faisait plaisir au docteur Miller et l'affaire était réglée. Mais, aujourd'hui le médecin voulait apparemment en savoir plus. « Pourquoi dites vous ça mademoiselle Forbs? Qu'est ce qui vous fais croire que vous ne méritez pas votre vie actuelle? » La jeune femme gesticulais sur sa chaise, signe qu'elle était mal à l'aise. C'était toujours comme ça. Dès qu'on lui adressait la parole, dès qu'on lui posait une question, elle se sentait comme gênée et ne voulais qu'une chose. Disparaître. Mais la jeune psychologue avais réussis à la mettre en confiance et c'était bien la seule. Aleah fermais les yeux et inspirais un grand coup.« Les enfants ont une famille. Non, pas que les enfants. Tout le monde à une famille. Une mère, un père quelque chose. Moi, non. J'ai entraînée la mort de mes parents uniquement. Je suis née pour faire le mal en fait. Si je n'étais pas là, mes vieux seraient encore de ce monde à écouter de la musique hippie surement. » Elle souriait en imaginant ses parents, sa vision commençais à se troubler par les larmes « Ce serait bien leurs genre, enfin j'imagine. J'ai dix-sept ans et je n'ai pas connu mes parents. Je n'ai aucun souvenir d'eux. Vous ne pouvez pas imaginer comme ça peux tuer d'être baladé de famille en famille tout en sachant que ce n'est pas la sienne. » Le docteur Miller écrivait chacun des mots d'Aleah sans rien dire, l'écoutant sagement. Quand celle-ci s'arrêtait, elle levait la tête et posais un regard attendrit sur la jeune fille. C'est vrai, qu'elle n'avait pas vécu une vie bien facile. Sa mère s'était donné la mort après avoir tué son mari. Laissant une lettre prêt de la jeune fille qui n'était qu'un bébé. Je n'y arrive pas, je ne peux pas lui couper la vie, alors j'arrête la notre. C'est tout ce qui reste à Aleah aujourd'hui et encore, ce n'est qu'une vulgaire photocopie. L'original étant resté dans les locaux de la police suite à la découverte des deux cadavres. Alors, Aleah fut placée en famille d'accueil, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq et plus rien. À douze ans, Aleah quittait sa "famille", sa fugue dura six mois. Six mois à vivre dans la rue. À se nourrir de ce qu'elle trouvait, c'est d'ailleurs à ce moment-là qu'elle découvrait la drogue, l'alcool et le sexe.
Il faut dire que physiquement, Aleah paraissais beaucoup plus vieille quand elle était jeune. Alors, pour gagner un peu d'argent, il lui arrivait de faire quelques passes comme ça, histoire de pouvoir s'acheter à manger. Et croyez-le ou non. Mais ses six mois ont été les plus beaux de la vie d'Aleah. Et les services sociaux l'ont retrouvée. Placée dans un foyer pour ado en difficulté, c'est à ce moment-là qu'elle avait fait la rencontre du docteur Miller, une femme remarquable. Si on oubliait qu'elle était psy, elle était plutôt sympa. Aleah l'aimais bien et c'était réciproque. Si elle le pouvait, elle l'aurait volontiers prise à sa charge, mais c'était impossible. Son mari ne voulait en aucun cas d'enfant. Même de treize ans.
Assise sur son fauteuil en cuire, la psychologue cherchais ses mots. « Avez-vous des mots sur tout ça ? Vous en voulez à vos parents ? » Aleah n'avais envie que d'une chose, partir en courant. Mais, une part d'elle voulais encore continuer. Rester cacher dans ce bureau lui procurait une sensation de protection. Elle y resterait bien toute sa vie. « Oui, non. J'en sais rien. Je ne peux pas leur en vouloir, mais en même temps j'ai envie de les détester de m'avoir laissé là, de ne pas m'avoir tuée moi aussi. Pourquoi elle ne l'a pas fait ? Juste moi, ça aurait été plus simple, non ? » Le médecin toussais doucement tout en cherchant le regard de la jeune femme. « Peut-être qu'elle vous aimait ? » S'en était trop pour Aleah, la jeune femme se levais en prenant soin de prendre toutes ses affaires et quittait la pièce. Comment pouvait-elle dire que ses parents l'aimaient ? Ils s'étaient donné la mort à cause d'elle ! Ils ne l'aimaient pas, ils ne l'avaient jamais aimée.

Les années passèrent. Aleah à désormais vingt-six ans. C'est devenu une belle jeune femme. Depuis maintenant six mois, elle ne voit plus le docteur Miller, même si le docteur pense qu'elle n'a plus besoin de ses séances, elle avait pris le soin de lui laisser son numéro personnel afin de l'appeler à n'importe quel moment. Et c'est ce qu'Aleah fait, de temps à autres, elle l'appelle, juste pour entendre sa voix, juste pour se sentir bien. La jeune femme à trouver du boulot en tant que professeur de danse, sa première passion et après ses cours, elle part dans un coin reculé de la ville. Le quartier le plus sombre. Là-bas, elle rejoint ses amies. Habillée d'une façon plus que provocatrice, elle monte dans la voiture de quelques hommes. Ce n'est pas pour l'argent qu'elle fait ça, loin de là. Elle fais ça uniquement parce qu'elle aime ça. Aussi bizarre que ça puisse paraître, elle aime ce monde de la nuit. Ses hommes uniquement de passage venu pour assouvir leurs fantasmes les plus bizarres les uns que les autres que leurs gentilles petites femmes ne veux pas faire. Parfois, elle à même le droit à des couples qui veulent essayer de nouvelles choses. C'est chaque soir différent et c'est ce qu'elle aime le plus là dedans. Une fois fatiguée, elle rentre chez elle dans son petit appartement. Pour tout le monde, c'est de l'histoire ancienne tout ça. A vingt-six ans, on à la tête sur les épaules! Mais Aleah vois les choses d'une manière bien différente. Elle aime son mode de vie, elle aime tout ça et ne changerai pour rien au monde.